Mercredi 11 mai 2016.
C'est bien mouillé. 17 degrés à 9 heures et il pleut toujours. En route pour la Turbie sous de gros nuages noirs et... la capote.

10 heures, le trophée des Alpes et la guide nous attendent. Une belle averse et un brouillard à couper au couteau aussi... On se réfugie au musée au sec devant la maquette du trophée. Ce monument historique, érigé en l'an 6 avant J.-C. sur décision du sénat et du peuple romain, célèbre la victoire d'Auguste, empereur romain, fils adoptif de César, sur les peuplades alpines. Sa situation est stratégique, au point le plus haut de la via Julia Augusta reliant Rome à Cadix en Espagne, sur les hauteurs de la Riviera française. Le morceau de bravoure est l'inscription dédicatoire monumentale restituée grâce aux écrits de Pline ; les peuples vaincus y sont énumérés, on suppose, dans l'ordre géographique. La reconstruction du monument est en partie due aux Formigé, père et fils, dès 1913 grâce à des subventions publiques puis aux fonds du milliardaire américain, Edward Tuck, dans les années 1930.

11 h 20, les feux anti-brouillard balisent la route étroite en lacets vers Sainte-Agnès, le plus haut village côtier d'Europe. On passe le col de la madone sans s'arrêter pour finalement atterrir au Saint-Yves et sa vue panoramique - enfin, paraît-il ! Nous déjeunons frugalement... une assiette de charcuterie, une tourte de courges "maison", des raviolis à la bourrache, du lapin aux herbes, une daube de sanglier, des frites, une tarte aux myrtilles, un café et limoncello pour tous. Comme hier, un service et un accueil très agréables et conviviaux. Bonjour les kilos... Les sucs digestifs font leur effet.

15 heures, visite du fort de Sainte-Agnès, ouvrage militaire sur la ligne Maginot de 1932 à 1938 construit comme 22 autres pour protéger la région des attaques de Mussolini grâce à 85 000 hommes.
Quatre ans pour creuser dans la roche les 2 000 m2 du fort de Sainte-Agnès, véritable cité souterraine. Une entreprise extraordinaire : 350 - 400 hommes de 30 à 40 ans et du cru. 18 degrés toute l'année grâce à un traitement de l'air efficace et écologique, nouveau pour l'époque. Une cuisine. Une centrale électrique équipée de 3 moteurs diesel marins. Des yeux et des oreilles grâce à des tourelles et des périscopes et un service de renseignements. Des latrines d'une hygiène redoutable. Des réserves de 90 000 litres d'eau grâce à une source naturelle contrôlée par l'armée. 24 soldats par chambre de troupe où le chauffage est régulé grâce à un diaphragme. Des lavabos pour les douches et le blanchissage. Un atelier d'outillage pour le génie. Un sas pour compartimenter les secteurs de vie et les munitions, comme dans un sous-marin. Quatre casemates ou logements des armes lourdes et mortiers dans la partie bétonnée.
Le fort a été racheté par la commune en 1990 pour 150 000 euros pour en faire un musée et un lieu de mémoire.

16 h 30, pluie et brouillard... Descente sans visibilité. Arrivés à l'hôtel, quelques durs à l'eau suivent Jacky et vont faire un tour dans Menton a l'affût de la fameuse liqueur de citron !

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