Vendredi 13 mai 2016.
Par la fenêtre, le ciel est... mitigé, il hésite entre pluie et grand bleu. 16 degrés à 9 heures, mais j'entends qu'on parle de neige au col de Turini ! Pour l'heure, nous prenons la direction de Sospel à une vingtaine de kilomètres sans passer par le col. Tout va très bien, madame la marquise, mais on déplore un tout petit rien, l'Austin ne veut pas démarrer.

On se gare sur le parking du village réservé par arrêté communal. Nos pas nous conduisent sur la grande place pavée de la cathédrale Saint-Michel construite de 1641 à 1762 sous vœu de la population à la suite d'une épidémie de peste. Inattendue ici, elle renferme des trésors de style baroque, mais n'est plus cathédrale officielle depuis 1802 lorsque Sospel passa du diocèse de Vintimille à celui de Nice. Puis nous passons sur le Pont vieux enjambant la Bévéra, ancien pont à péage de la frontière, pour entrer dans la bourgade aux ruelles étroites.

A 11 heures, nous prenons la route sinueuse du rallye de Monte-Carlo. Une petite photo des lacets mythiques au col de Braus à 1 002 m d'altitude puis on bifurque vers le col de Turini à environ 25 km de là. La route est ouverte du 1er mai au 30 septembre. Un, deux, trois lacets et ça tourne... Roulez manège. On aperçoit les sommets enneigés derrière les grands sapins et les quelques chalets qui bordent la route.

A 12 h 30, nous débouchons face à l'hôtel des trois vallées au col de Turini situé à 1 607 m d'altitude dans le parc national du Mercantour, hôtel-restaurant dont les murs sont tapissés de plaques et de photos du rallye. Au bœuf bourguignon, trois Bugatti stationnent et attirent nos appareils-photos. 1 000 chevaux (un permis est nécessaire pour rouler au-dessus du bridage à 750 chevaux), plus d'un million... Un jeune Anglais fait la photo du groupe, les chemises blanches devant (cachez-nous ces taches de sauce que nous ne saurions voir !).

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A 14 h 15, départ pour une boucle d'une heure par le champ de bataille de l'Authion où nous nous arrêtons pour regarder les ruines. Puis le chemin à vaches continue. A 1 960 m d'altitude, au site de la Redoute, on capote car il pleut bien. Il y a de la neige sur le bord de la route et dans les ravines. A partir de là, on roule prudemment car la piste est parsemée de trous. Les voitures touchent... L'Alpine de Bernard chauffe. Mais que c'est beau !

De retour au col de Turini, on redescend par Moulinet à Sospel ; cette fois, la route est plus large mais tourne toujours autant. On remonte vers le col de Bruis pour redescendre à l'écomusée du Haut Pays et des Transports hébergé dans la gare de Breil-sur-Roya où nous arrivons à 16 h 45.

Au musée, un bijou : un autorail X 2804 unifié de 825 chevaux, propriété de la SNCF, qui fonctionne toujours (6 583 202 km en 50 ans de carrière). 119 de ces autorails en livrée bleue commandés dès 1955, ont été livrés à la SNCF. Le musée retrace l'histoire de la voie ferrée du col de Tende qui a la particularité d'avoir 4 boucles hélicoïdales. Il s'agit en fait de deux lignes, Nice - Coni et Vintimille - Coni, se rejoignant à Breil. A l'intérieur, une locomotive à vapeur 141R 1108, chauffée au fuel. 1 340 de ces locomotives ont été construites pour la France en 1945 aux USA. Et enfin, les enfants s'amusent avec la maquette de trains au 1er étage.

A 18 heures, nous rentrons au bercail à 35 km par la route de Vintimille, la plus directe. Les pilotes sont éreintés, les co-pilotes aussi... à se cramponner.